Accidents de la course à pied
Les tendinites les plus fréquentes touchent le tendon d’Achille, certains tendons externes du genou (syndrome de la bandelette ilio-tibiale, dit “de l’essuie-glace”) ou les ischio-jambiers, à l’attache située sous la fesse. On constate aussi des accidents musculaires, allant de la simple contracture du mollet (jumeau externe) à la déchirure ou claquage (jumeaux, ischio-jambiers…) en passant par l’élongation, qui est un stade intermédiaire.Les accidents à proprement parler articulaires concernent la cheville (entorse) ou le genou (lésions méniscales, inflammations cartilagineuses).
Certaines lésions osseuses, comme les fractures de fatigue, concernent le plus souvent les os du pied (métatarsiens) et font suite à une périostite, qui est une inflammation de la membrane qui entoure l’os due aux micro-traumatismes répétés créés par les impacts au sol et que le coureur n’a pas soigné à temps : c’est le classique « ça va passer tout seul… » aux conséquences parfois très fâcheuses. Comment limiter le phénomène? La pratique de la course à pied en “loisir” doit rester avant tout un plaisir et tout coureur devrait se laisser « écouter son corps » et adapter ses sorties et son entraînement aux réactions de celui-ci.
La pratique régulière d’étirements musculaires des membres inférieurs, surtout après la course, le respect d’une bonne hydratation, par des prises de boissons répétées surtout chez les coureurs faisant des sorties longues, supérieures à une heure, sont les mesures les plus importantes à respecter. L’utilisation d’eau minérale riche en bicarbonates limite l’accumulation d’acide lactique dans les muscles. Des chaussures de course adaptées, en bon état, changées au moins une fois par an sont essentielles. Le port de semelles orthopédiques adaptées pour la course à pied, prescrites après examen médical et bilan des chaînes musculaires, est parfois nécessaire. Il existe souvent des problèmes spécifiques liés à l’état musculaire (raideur constitutionnelle des muscles des membres inférieurs) ou articulaire (antécédents traumatiques, présence d’une fragilité des cartilages du genou, problèmes vertébraux lombaires…), ou bien d’autres facteurs de risque liés à l’état général du patient ou encore à son âge, qu’il vaut mieux prendre ne compte avec l’aide du médecin.
Le problème devient plus complexe quand le coureur pratique la course à pied en compétition. Pour cela, il augmente parfois son entraînement sans suivre la progression qui lui conviendrait, ce qui peut occasionner des blessures avant-même qu’il n’accomplisse son objectif. Les reprises d’entraînement après blessure sont aussi une phase délicate où se mêlent de manière contradictoire les exigences du coureur et les réponses de son appareil musculaire et ostéo-articulaire… C’est là que joue l’expérience du coureur ainsi que son tempérament…
La course à pied est un magnifique sport, mais comme tout autre, sa pratique ne peut se départir des limites que le corps peut imposer et que tout coureur aimerait repousser. Le médecin-ostéopathe joue à la fois le rôle d’un thérapeute, par des manipulations articulaires des membres et parfois des vertèbres et d’un médecin de prévention par des conseils d’exercice de renforcement et d’étirement musculaire.